Mission exploratoire auprès des centres de réadaptation – automne 2024
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par
Daryna Tokmachova
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Depuis 2022, environ 300 000 nouvelles personnes handicapées ont été recensées en Ukraine, victimes principalement de blessures liées aux explosions et éclats d’obus, avec de nombreuses amputations. La demande en soins de réadaptation a fortement augmenté, mais peu d’établissements disposent d’équipements adaptés, de personnel qualifié ou d’infrastructures accessibles aux personnes à mobilité réduite.
Cet automne, l’AMCFU a poursuivi ses évaluations dans les régions de Lviv, Tchernihiv et Dnipro :
François Hélie, kinésithérapeute, a travaillé 2 semaines dans 4 centres dans les régions de Lviv et Dnipro : le centre Unbroken pour adultes et le centre pédiatrique de réadaptation à Lviv, ainsi que des centres à Solonyi Lyman et à l’hôpital Metchnikov dans la région de Dnipro.
Diana Dols, directrice des opérations de l’AMCFU, a visité 2 établissements à Tchernihiv : un hôpital accueillant principalement des militaires blessés et un centre de réhabilitation municipal.
Les observations faites lors de ces missions mettent en lumière plusieurs problèmes :
Manque de personnel qualifié et recours au personnel non formé pour compenser les besoins
Retards dans la prise en charge, augmentant le risque d’atrophies musculaires, de raideurs articulaires et de handicaps évitables
Modèle de soins en sessions courtes (15 jours), avec des interruptions nuisibles à la continuité et la qualité des soins,
Focus insuffisant sur la réhabilitation fonctionnelle, même dans les hôpitaux équipés, au profit quasi exclusif des premiers soins et de la cicatrisation.
Les centres visités à Lviv et Dnipro, bien qu’équipés de matériel intéressant (rééducation en apesanteur, par exemple), manquent de personnel formé.
À Tchernihiv, la situation est plus critique, avec des soins suspendus pour les adultes dans certains établissements, faute de personnel, et une dépendance accrue aux étudiants et cadres non qualifiés.
Pour tenter d’y remédier, les actions suivantes ont été proposées, depuis la France :
- création de vidéos de formation sur les pathologies courantes
- organisation de conférences et missions sur place par des spécialistes français
- préparation à la période post-guerre, incluant des missions de kinésithérapeutes en dernière année ou récemment diplômés
- soutien structurel pour les centres en difficulté, notamment à Tchernihiv, afin de remplacer les équipements obsolètes et organiser des activités post-opératoires adaptées.
Les défis sont immenses, mais ces initiatives peuvent constituer des étapes importantes pour améliorer la réhabilitation des blessés en Ukraine.
